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Déconstruire l'outil idéal pour aller vers des outils adaptés-adaptables


L'intervenant de cette vidéo, Laurent Marseault, est l'un co-fondateur d'Animacoop, également impliqué dans le mouvement des Colibris.
Dans cette vidéo, il aborde
  • la notion d'outil idéal (mais quel est-il ? Existe-il vraiment ?)
  • savoir formuler les usages / les besoins des membres de mon groupe pour prioriser les outils
  • quelques usages parmi les plus répandus


Précisions sémantiques
La notion d’usage renvoie à une approche « anthropologique » des outils numériques (se différencie d’une approche dite « technocentrée »),
La notion d’usage se distingue de celle d’utilisation, qui renvoie quant à elle davantage à la prescription inscrite dans un mode d’emploi de l’outil. Ainsi, lorsqu’il est question d’une utilisation détournée de l’outil, nous sommes déjà du côté de l’usage.
La notion d’usage renvoie également à celle d’appropriation au sens où l’usage ne se développe que si les outils numériques deviennent les instruments d’une action individuelle (qui peut être portée par un processus collectif).


Des outils libres pour vos projets collectifs- 2 - Trucs et astuces pour une animation conviviale from Mouvement Colibris on Vimeo.




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Texte publié par Gatien Bataille et mis à disposition sous licence Creative Commons By-SA

Les biais comportementaux

Lorsque l'on anime des projets (en fait même quand on en anime pas ;-) il n'est pas inutile de connaître les limites de notre cerveau afin de pouvoir "déjouer" quelques pièges et de piloter plus "sereinement son projet" (ou décoder ce qui se passe dans son projet).

Le cerveau humain est capable de réaliser 10^16 opérations par seconde , ce qui en fait – de loin – le plus puissant des ordinateurs actuellement existants. Mais cela ne veut pas dire que notre cerveau n’a pas de grosses limites. Le plus lent des ordinateurs peut faire des maths des centaines de fois plus efficacement que nous, et notre mémoire est souvent rien moins qu’inutile… et surtout, nous sommes la proie de biais cognitifs. Ces ennuyeux petits bugs dans notre pensée qui nous font prendre des décisions douteuses et atteindre des conclusions erronées.

Un biais cognitif est une véritable défectuosité (ou limitation) dans la façon dont nous pensons : une faille dans notre jugement qui naît d’erreurs de mémorisation, de stéréotypes ou d’erreurs de calculs (comme des erreurs statistiques ou une mauvaise appréhension des probabilités).

Certains psychologues sociaux pensent que nos biais cognitifs nous aident à traiter l’information plus efficacement, plus rapidement, notamment dans le cas de situations dangereuses. Ce qui est parfois un avantage peut aussi devenir un "souci".
Nous pouvons être sujets à de telles erreurs de raisonnement, mais au moins, nous sommes capables d’en être conscient si on les connaît.

Quelques biais cognitifs de base. Et des pistes pour les atténuer.

  • L’effet de halo. Nous jugeons une chose sur trop peu de ses aspects, surtout les premiers, surtout les plus saillants. Par exemple, nous avons tendance à juger ce qui est beau comme bon. Le simple fait d’être conscient de ce biais diminue son effet.
  • L’effet de différence. Nous jugeons une chose différente comme dangereuse par a priori. Seulement si nous lui en donnons le temps, notre raisonnement approfondi l’analyse et propose une seconde opinion : ce qui est différent est riche.
  • L’effet de répétition. Nous avons tendance à juger une chose qui est répétée comme plus crédible, plus vraie. Les slogans répétés ont souvent le but caché de faire croire. Le savoir peut nous aider à nous en méfier.
  • L’effet d’émotion. Nos décisions émotives ne sont pas toujours prises dans notre intérêt à long terme. Si nous en revenons aux faits seulement, une seconde opinion apparaît dans notre esprit. La méthode des 6 chapeaux peut alors aider à séparer l'émotif du factuel.
  • L’effet de lenteur de traitement de l’information. Nous avons tendance à penser que nous avons toujours trop de travail, que nous sommes débordés. Si nous ralentissons un peu notre rythme, ce biais, et ses effets s’estompent.
  • L’effet de mémoire sélective. Nous retenons plus les mauvais moments. Ecrire noir sur blanc nos réalisations, nos réussites aide à réduire ce biais.


image carte_des_biais_cognitif


Gatien Bataille, formateur et animateur coopératif en Belgique, nous invite à lire ces ouvrages pour prolonger le plaisir :


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Vidéo « Collaborer : nécessité ou effet de mode ? »

L'intervenant de cette vidéo, Laurent Marseault, est l'un des co-fondateurs d'Animacoop, également impliqué dans le mouvement des Colibris.

Des outils libres pour vos projets collectifs - 1 - Collaborer : nécessité ou effet de mode ? from Mouvement Colibris on Vimeo.

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Questionnaire FING "Comprendre par vous-même ce qui se passe dans votre groupe"

La première version de ce questionnaire a été réalisée par le groupe Intelligence de la Fing en 2007 animé par Jean-Michel Cornu. Il a ensuite évolué dans le cadre des formations Animacoop et cooptic d’Outils Réseaux et du groupe des animateurs de groupes.

Il aborde les dynamiques internes aux groupes en 12 parties, avec autant de questions à se poser :
  • Convergence et conflit
  • Implication et desimplication
  • Conscience et agression
  • Coordination et incohérence
  • Taille
  • Vocation
  • Maturité
  • Communs
  • Choix a posteriori
  • Contraintes externes
  • Légitimité
  • Echanges

Téléchargez-le ci-dessous





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Le droit à l’image

Le cadre du droit à l'image : le « respect de la vie privée »

Définition
Le droit à l'image est protégé par l'article 9 du code civil : « Chacun a droit au respect de sa vie privée », et par l'article 8 de la convention européenne des droits de l'Homme. Le droit au respect de sa vie privée inclut le droit à la protection de son image.

Selon les tribunaux, « toute personne a sur son image et sur l’utilisation qui en est faite, un droit exclusif et peut s’opposer à sa diffusion sans son autorisation ». Le droit à l’image est ainsi le droit dont dispose toute personne sur la fixation et la diffusion de son image [Cour de Cassation (1re ch. civ.) - 27 février 2007].

Un premier élément clé : la protection liée au droit à l'image s'applique à la fois dans la sphère privée et dans les lieux publics, mais de manière différente.

Le droit à l'image ne peut, en effet, s'exercer que si la personne est clairement identifiable, ou dans le cas d'un lieu public que si cette image est isolée de son contexte. Il est licite de prendre des photos de plusieurs personnes identifiables dans un lieu public : l'autorisation ne devient nécessaire que si la personne est le sujet principal de la photo.
La photographie d’un enfant avait été prise par un photographe professionnel lors d’une fête folklorique, mais le visage de l’enfant avait été isolé de son contexte, pour en faire un portrait. La publication de ce portrait de l’enfant, sans l’autorisation de ses parents, a été jugée illicite (Cass.Civ. 1re, 12 décembre 2000).


Un exemple de photographie (vue de détail), prise lors de la foire Saint Michel à Brest
Cette photo est légalement diffusable sans accord préalable demandé aux personnes que l'on peut y reconnaître.
image Brest_mairieFoire_SaintMichel.jpg (0.2MB)
Auteur : Ccarnot (recadré par pcavellat) - photographie sous licence Creative Commons By-Sa - version originale

Droit à l'image et autres droits et libertés

Il faut également préciser que le droit à l'image doit se combiner avec l'exercice de la liberté d'information et de la communication des informations.
(la Cour d’appel de Versailles a décidé : « L’image participant à l’information dont elle est l’un des moyens d’expression, les nécessités de l’information peuvent justifier qu’il soit dérogé à l’absence de consentement de la personne dès lors qu’est démontré le rapport direct et utile de la représentation de l’image avec une information légitime du public - CA Versailles, 23 juin 2005).

Le droit à l'image doit-il se combiner également avec la liberté artistique : lire à ce sujet cet article.

Sanctions en cas d'atteinte au droit à l'image

Devant les juridictions civiles (sur le fondement de l'art. 9 du code civil), la personne dont l’image a été diffusée sans son autorisation peut demander au juge civil en urgence (procédure du référé) :
  • le retrait des photographies/vidéos… litigieuses ;
  • l’octroi de dommages-intérêts en réparation des préjudices subis ;
  • le remboursement des frais d’avocat engagés pour le procès.

La victime d'une atteinte au droit à l'image doit apporter la preuve de cette atteinte et de son préjudice.
Exemple de décision de justice : Cass. civ. (2e ch.) - 4 novembre 2004

Devant les juridictions pénales (sur le fondement de l'article 226-1 et s. du code pénal)
Photographier ou filmer sans son consentement, une personne se trouvant dans un lieu privé ou transmettre son image (même s'il n'y a pas diffusion), si celle-ci n'était pas d'accord pour qu'on la photographie est puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende. De même le fait de conserver ou de porter à la connaissance du public, l'image d'une personne prise dans un lieu privé sans le consentement de celle-ci.

Modèle de document de droit à l’image

En ce qui concerne l’autorisation personnelle du titulaire du droit,
  • personne majeure : pas de difficulté particulière,
  • personne mineure : l’autorisation doit être accordée par le ou les titulaires de l’autorité parentale.

Comment rédiger un document de droits à l'image ?

  • Le bénéficiaire de l’autorisation doit être clairement identifié.
  • L’autorisation peut être donnée pour une durée limitée ou illimitée.
  • Les usages autorisés doivent être clairement identifiés et les parties doivent stipuler de façon suffisamment claire les limites de l’autorisation donnée. Ces limites peuvent être extrêmement larges quant à la durée de l’autorisation, son domaine géographique, la nature des supports, les types d’usage…
> à retrouver sur le site apprendre-la-photo.fr

Et concernant le droit à l'image sur les œuvres, les biens privés ?

Dans le cas de la représentation d'une œuvre

Diffuser l'image d'une œuvre qui n'est pas dans le domaine public suppose une autorisation de l'auteur ou des ayants droits. Que ce soit une sculpture, une peinture….
Ceci s'applique aussi aux architectures contemporaines ! Pour peu que celles-ci puissent être qualifiées d’œuvres originales (concrètement tout bâtiment un tant soit peu original, singulier dans le paysage, etc.).
Pour « contourner » le problème vous pouvez faire en sorte que l’œuvre en question ne soit pas le sujet à proprement parler de la photo (décentrez l’œuvre, ne la représentez pas en totalité, etc.) …comme pour le droit à l'image sur les personnes.

Dans le cas de la représentation d'un bien privé

Depuis la voie publique, vous pouvez diffuser l'image d'un bien privé (maison, immeuble, voiture en cachant le numéro d'immatriculation, etc.) sans contre-indication, sauf… à ce que le propriétaire de ce bien ne puisse démontrer un préjudice subi suite à la diffusion de votre photographie.

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Les biens communs numériques

Ce cours aborde une notion essentielle dans le cadre des usages coopératifs numériques : l'art et la manière de partager des connaissances et des contenus, au delà des limites de reproduction découlant du droit d'auteur classique.
En d'autres termes comment permettre à d'autres de copier ses contenus (pour les adapter, les re-diffuser…), pouvoir copier les contenus produits par d'autres, le tout… légalement et dans le respect de la propriété intellectuelle !

La notion « classique » de biens communs

Voici en introduction, une intervention d'Hervé Le Crosnier sur la notion de Biens Communs.
Biens Communs : de la nature à la connaissance


Définition
Les biens communs correspondent à l’ensemble des ressources, matérielles ou non, relevant d’une appropriation, d’un usage et d’une exploitation collectifs (d'après Wikipedia)

Deux critères principaux les caractérisent (d'après Wikipedia) :
  • la non-rivalité : la consommation du bien par un agent n'a aucun effet sur la quantité disponible de ce bien pour les autres individus. Par exemple, le fait que chacun respire ne prive pas les autres d'air.
  • la non-exclusion : une fois que le bien public est produit, tout le monde peut en bénéficier.

Les biens communs ne relèvent ni du droit de la propriété privée ni de celui de la propriété publique.
La notion de biens communs a beaucoup évolué, notamment en raison de la raréfaction des ressources naturelles auxquelles cette notion était traditionnellement rattachée.
En parallèle, le droit de propriété et le droit de propriété intellectuelle évoluent avec le développement des biens immatériels, et notamment du numérique.

Les biens communs reposent sur trois notions :
  • une ressource,
  • une communauté qui gère cette ressource,
  • une gouvernance qui organise le fonctionnement de la communauté et l'usage de la ressource.

La notion de biens communs « numériques »

Définition
Un bien immatériel est un bien qui n'est pas tangible, c'est-à-dire qui ne peut être touché, contrairement à un bien physique, un objet.
Les données informatiques (fichiers, enregistrements de base de données, mémoire électronique) comme un morceau de musique, une photo ou un article vu sur écran sont des exemples de biens immatériels. Tout contenu qui peut être enregistré sur l'internet peut être considéré comme un bien immatériel (d'après Wikipedia).

Biens communs numériques et coopération

Coopérer revient par essence à partager : du temps, des savoirs sous forme de documents (fichiers numériques, articles, textes, vidéos, etc.). Les modalités du partage sont à définir par avance : je partage oui… à condition de définir « quoi » et surtout « sous quelles conditions ». La notion de biens communs permet d'aborder la question des règles de partage, de manière claire et non ambiguë.
Produire des contenus, des ressources sous forme de biens communs, favorise de fait leur ré-utilisation par des tiers. C'est donc un facteur essentiel de coopération au sein de communautés.

Et si vous libériez vos œuvres ?

Rappelez-vous, ce que nous dit le droit d'auteur dans le cours sur la propriété intellectuelle, et qui a pour conséquence que :
  • en l'absence de toute mention sur votre site, le droit d'auteur s'applique par défaut.
Ainsi, toute personne souhaitant ré-utiliser un article, une photo, vidéo, etc. de votre site web devra vous en demander l'autorisation par avance.

Libérer une œuvre, reviendra à la mettre à disposition en tant que bien commun, c'est à dire à permettre sa ré-utilisation. Il existe des outils juridiques, pour le faire et relativement simple à utiliser une fois que l'on en a compris le principe.


Des outils pour produire des biens communs : les licences libres et ouvertes !

Pour autoriser la ré-utilisation d'une de vos créations (un article sur votre blog par exemple), il vous faudrait mentionner la possibilité de le faire sur la page où se trouve l'article. À condition de le faire en des termes clairs, choisis, bref sous un angle juridique (pour réaliser la chose proprement) sous forme de contrat. Sauf à en avoir le temps et les compétences, mieux vaut utiliser des contrats tout faits. Et il en existe !
On les nomme licences et il y en a deux types principaux :
  • les licences libres : une licence libre est, d'une manière générale, une licence autorisant toute ré-utilisation (y compris commerciale, avec ou sans modification) d'une œuvre à condition de citer l'auteur et de mentionner la licence de partage ;
  • les licences ouvertes (ou encore licence de libre diffusion) : une licence ouverte donne uniquement certains droits et peut empêcher (légalement) un usage commercial ou encore des modifications.
À noter que le terme licence libre est souvent utilisé dans les deux cas (bien qu'à tort, formellement).

Quelques notions autour de la « copie »

Copier, c'est voler ?


  • Voler est issu du verbe dérober : « Enlever par larcin, prendre furtivement ce qui appartient à autrui » source Littré
  • Copier : reproduire par écrit. / Reproduire par une imitation exacte. source Wikitionnary

Voler consiste à soustraire quelque chose à une personne. On prive alors celle-ci de la jouissance du bien soustrait.
Copier consiste à reproduire la « création » initiale d'un auteur. Dans le cas de la copie, l'auteur initial conserve la jouissance de ce qu'il a produit.

Retrouvez ces notions sous forme d'un débat sur plusieurs affirmations fausses :
  • « copier, c'est voler »
  • « …mais ils font perdre de l'argent à X et donc c'est du vol »
> Lire le débat sur Artimuses

Internet, une machine à copier ?

image Gutenbergpress.jpg (51.5kB)

Internet est structurellement une machine à reproduire, en d'autres termes à copier. C'est d'une certaine manière la presse de Gutenberg contemporaine.

Deux exemples pour étayer cette notion :
  • quand on envoie un courriel : celui-ci est :
    • copié sur son serveur de messagerie,
    • copié dans la boite de courriel du destinataire,
    • copié dans le dossier « messages envoyés » ;
  • quand on affiche une page web, celle-ci est copiée dans la mémoire de son ordinateur (si la connexion internet est coupée, la page est toujours affichée sur votre écran…).

Pour finir en musique



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Les licences Creative Commons

Les licences Creatives Commons sont des licences ouvertes permettant la ré-utilisation de contenus sous certaines conditions.


Choisir et apposer une licence Creative Commons à ses documents

Pour choisir une licence Creative Commons, en fonction de vos choix de partage (usage commercial possible ou non, modification autorisée ou pas, etc.) vous pouvez utiliser l'outil mis à disposition sur le site du projet Creative Commons.
> Choisir sa licence sur le site Creative Commons

Comment citer une œuvre sous licence ?

Quand on ré-utilise une œuvre sous licence libre ou ouverte, il suffit de mentionner l'auteur et la licence comme suit (cas d'une image).

Exemple
image photo.jpg (13.7kB)
Photographie de Francesco Terranova sous licence Creative Commons By-Nc
image bync.png (17.2kB)




Ressources graphiques

Ici, une page ressource où l'on trouve les picto pour les différentes formules de licences Creative Commons.

LE résumé en vidéo

Vous pouvez retrouver les arguments résumés dans cette excellente vidéo de J.-M. Cornu.


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La propriété intellectuelle

La problématique des droits liés à la propriété intellectuelle est au cœur du monde numérique.
Ce cours a pour vocation d'en exposer les principes fondamentaux.
Dans les projets coopératifs, la circulation et la diffusion d'informations, le partage de documents sont au cœur des pratiques. Les principes de la propriété intellectuelle font donc partie des fondations de la coopération.


La page sur les biens communs numériques (ou comment autoriser le partage) s'appuiera sur les notions de la présente page.

La propriété intellectuelle, une notion qui nous concerne tous !

La propriété intellectuelle recouvre des éléments divers que l'on peut classer dans deux domaines séparés.

La propriété industrielle

Regroupe les créations utilitaires (brevets d'invention) et les signes distinctifs (marque commerciale, appellation d'origine).

Pour être protégés, les brevets d'invention, les marques et les modèles doivent :
  • ne pas avoir été précédemment divulgués ;
  • faire l'objet d'une procédure de dépôt auprès de l'INPI ;
  • la protection dure pendant 20 ans, sous réserve de payer les droits de maintien.
Modes de protection
  • brevets,
  • marques,
  • dessins et modèles.

La propriété littéraire et artistique

S'applique aux œuvres de l'esprit et comprend :
  • le droit d'auteur (ou copyright aux États-unis),
  • les droits voisins (droits des interprètes)
  • les bases de données (c'est la structure de la base qui est protégée).
En savoir + sur la notion d'œuvre En savoir + sur le droit d'auteur et droits voisins

Concernant le droit d'auteur
Pour être protégée, il suffit que l'œuvre existe et soit signée (attribuée). Le droit d'auteur s'applique à l'œuvre, sans que l'auteur ne fasse la moindre démarche.

Le droit d'auteur se scinde en deux parties.
Le droit moral Le droit patrimonial
Vise à protéger la personnalité de l’auteur exprimée au travers de son œuvre. Ils recouvrent notamment le droit à la paternité et le droit à la divulgation de l'œuvre. Permet à l’auteur d’autoriser les différents modes d’utilisation de son œuvre et de percevoir en contrepartie une rémunération.
Droits incessibles (on ne peut pas donner ce droit à un tiers) et perpétuels. Droits cessibles, transmissibles (après le décès) et saisissables (par un créancier).
Concrètement, un auteur (ou ses ayants droits) a son mot à dire sur l'utilisation de son œuvre. Concrètement, un auteur (ou une tierce personne dûment autorisée) peut faire une utilisation commerciale d'une œuvre.
(référence : CPI, art. L. 121-1 et s.) (référence : CPI, art. L. 122-1 et s.)
Modes de protection
En droit français, le droit moral est inaliénable.
En revanche, l'application du droit patrimonial peut être modifiée par des « contrats ».
Par défaut, c'est le droit d'auteur tel que défini par le code de la Propriété intellectuelle qui s'applique.
En résumé, toute création tombant sous le droit d'auteur ne peut être ré-utilisée sans l'accord explicite de son auteur ou de ses ayants droits, jusqu'à 70 ans après la mort de l'auteur.
L'utilisation de licences libres permet de modifier ce comportement par défaut.
.

Comme un dessin vaut parfois mieux qu'un discours, voici une illustration qui synthétise tout cela.
image infographie_propriete_intellectuelle.png (0.2MB)

Conditions d’exercice de votre droit d’auteur

L’octroi de la protection légale est conférée à l’auteur du seul fait de la création d’une forme originale. Le droit d'auteur protège donc les œuvres de l'esprit sans que l'auteur n'ait à accomplir une quelconque formalité administrative de dépôt ou d'enregistrement préalable. Dans certains cadres, le dépôt de l'œuvre auprès d'une instance reconnue (SACEM par exemple pour la musique) officialise la protection de l'œuvre (au delà de la protection légale de base) en permettant d'établir l'authenticité de sa création.

Considérez d'une manière générale que toute création originale de votre part (texte, photo, vidéo, etc.) est une création sur laquelle vous avez des droits en tant qu'auteur.


Le droit de citation, ou comment ré-utiliser (pour partie) une œuvre sous droit d'auteur

Dans le cas où l’œuvre est un texte, il existe un droit de citation.

L'article L. 122-5 3° du code de la Propriété intellectuelle prévoit qu'une œuvre, déjà divulguée, peut être utilisée sans l'autorisation de son auteur lorsqu'il s'agit dʼ« analyses ou courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'œuvre à laquelle elles sont incorporées ». Il s'agit, donc, d'une des exceptions au monopole d'exploitation de l'auteur d'une œuvre de l'esprit.

Concrètement un court paragraphe d'un article, d'un livre (...) peut être cité dans un document que vous réalisez, à condition d'en citer l'auteur et de retranscrire de manière exacte le (court) texte récupéré.

D'une manière générale, considérez qu'il n'y a pas de droit de citation concernant les images et la musique.

Les œuvres collectives

Dans le cas de projets coopératifs, où des œuvres sont créées collectivement, on distingue différents cadres. L'article L. 113.2 du code français de la PI reconnaît trois types d'œuvres collectives.
  • Est dite de collaboration l'œuvre à la création de laquelle ont concouru plusieurs personnes physiques. Chaque contribution pouvant être identifiée. Exemple : ouvrage de compilation.
  • Est dite composite l'œuvre nouvelle à laquelle est incorporée une œuvre préexistante sans la collaboration de l'auteur de cette dernière. Exemple : traduction d'un ouvrage.
  • Est dite collective l'œuvre créée sur l'initiative d'une personne physique ou morale qui l'édite, la publie et la divulgue sous sa direction et son nom et dans laquelle la contribution personnelle des divers auteurs participant à son élaboration se fond dans l'ensemble en vue duquel elle est conçue, sans qu'il soit possible d'attribuer à chacun d'eux un droit distinct sur l'ensemble réalisé. Exemple : ouvrage édité par une association.

Titulaires du droit d'auteur (Articles L. 113.3, 4 et 5 du code français de la Propriété intellectuelle) :
  • l'œuvre de collaboration est la propriété commune des coauteurs ;
  • l'œuvre composite est la propriété de l'auteur qui l'a réalisée, sous réserve des droits de l'auteur de l’œuvre préexistante ;
  • l'œuvre collective est, sauf preuve contraire, la propriété de la personne physique ou morale sous le nom de laquelle elle est divulguée.

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Compétences collaboratives, de quoi parle-t-on ?

Dans des sociétés transformées par les usages du numérique, les compétences à coopérer/collaborer figurent au premier rang des savoirs à développer et portent des promesses d’efficience, d’innovation et de bien-être au travail. Pourtant, ces compétences sont aujourd’hui peu mises en avant dans les organisations professionnelles, et trop peu intégrées dans les parcours de formation des adultes. À partir de ce constat, une docteure en sciences de l’éducation, Elzbieta Sanojca, a cherché à identifier les compétences à développer pour travailler plus facilement avec les autres.

Quelles compétences pour savoir coopérer ?

Intuitivement, on peut tous se dire que coopérer n’est pas qu’une affaire de savoirs théoriques, mais intègre aussi beaucoup de savoir-faire et de savoir-être, ceux-là même qu'on peine souvent à identifier mais qui peuvent représenter des compétences à valoriser et/ou à acquérir. Les identifier représente donc un enjeu au niveau individuel et collectif. Dans ce contexte, la thèse publiée par Elzbieta Sanojca est particulièrement instructive.

Prenant comme sujet d’étude la formation Animacoop « Animer un projet collaboratif », avec plus de 200 stagiaires formés aux pratiques collaboratives entre 2010 et 2014 et quatre terrains professionnels d’observation sur les compétences réinvesties, elle a cherché à nommer les compétences-clés pour « bien » coopérer.

image These_E_Sanojca__Schema_des_11_competences_charnieres_et_3_competencescharnieres.png (0.1MB)

Trois compétences collaboratives « pivots »

A partir de ces travaux, elle a identifié trois « compétences collaboratives pivots ». Une combinaison de ces trois compétences semble corrélée à une mise en œuvre plus riche de la coopération/collaboration. Elles peuvent donc être considérées comme des compétences « pivots » du projet collaboratif.

1/ Avoir « l’esprit collaboratif »
Cette qualité marquerait une prédisposition pour entrer dans la coopération, elle inclut :
  • avoir un à priori positif vis à vis de la collaboration
  • fonctionner en mode de réciprocité
  • avoir conscience de l’interdépendance vis à vis des autres

2/ Co-concevoir la structure de son projet
Animer un projet collaboratif commence dès la conception. Le fait de co-concevoir la structure de son projet dès le démarrage renforcerait l’engagement et la motivation mutuelle.

3/ Avoir un souci du bien commun
Un projet va générer des productions. Placer ces productions sous le sceau du « commun » indiquerait la maturité d’un groupe à coopérer/collaborer et consoliderait l’engagement à long terme.

Huit compétences « charnières »

En plus de ces 3 compétences collaboratives pivots, la thèse identifie 8 compétences charnières :
  • « avoir de l’humilité et un ego mesuré » (oui oui...),
  • « être bienveillant·e »,
  • « savoir engager des partenaires »,
  • « animer le groupe pour faciliter le travail »,
  • « être à l’écoute des personnes et des avis »,
  • « développer et maintenir un réseau d’acteurs·rices »,
  • « gérer les informations »,
  • « agir pour atteindre les objectifs communs ».

Comment développer des compétences collaboratives ?

D'après cette thèse, il semble préférable de travailler sur un environnement favorable au développement de compétences collaboratives (cadre de travail, ambiance, motivations partagées, objectifs communs, méthodes de gestion de projets adaptées...) plutôt qu’une approche cloisonnée par individu et/ou par compétences spécifiques.
C'est justement sur ces enjeux que nous travaillerons durant la formation Animacoop (ça tombe bien, n'est-ce-pas ?)



Article initialement publié sous licence CC-By-SA par Lilian Ricaud, en 2018

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L'outil collaboratif idéal... n'existe pas !


Lorsque l'on souhaite mener un projet de manière collaboratif, on peut être tenté de rechercher l'outil idéal, déjà pensé par d'autres et calqué sur nos besoins. Voici quelques éléments pour vous expliquer pourquoi l'outil collaboratif par essence n'existe pas et en quoi effectuer un choix éclairé en la matière est indispensable pour éviter les déconvenues.

L'outil, un pharmakon

La première chose à toujours avoir en tête, c'est que l'outil n'est qu'un outil. Il faut comprendre par là qu'il n'est pas animé d'une énergie propre : le stylo sur la table est une nature morte.

Dans des mains humaines, il va transmettre l'intention de son utilisateur.ice et pourra faire :
  • ce pourquoi il a été conçu - le stylo écrit
  • ce pour quoi il a été détourné dans un sens - le stylo devient le tuteur d'une plante
  • ce pourquoi il a été détourné dans un autre sens - le stylo est démonté pour servir de sarbacane afin de mitrailler les formateur.ices

Bernard Stiegler (Ars Industrialis) décrit ainsi l'outil comme un pharmakon portant en lui trois propriétés faisant de l'outil à la fois :
  • Un remède vecteur d'émancipation,
  • Un poison source d'asservissement et
  • Un bouc émissaire qui camoufle les causes réelles de potentiels dysfonctionnements


L'exemple de Trello

Trello est un service en ligne de gestion des tâches. Il permet par exemple de lister certaines tâches en les rendant visibles à d'autres personnes, d'affecter des tâches à soi et aux autres, etc. À priori ses fonctionnalités peuvent en faire l'outil idéal pour mener un projet de manière collaborative.

Reprenons la notion de pharmakon avec cette exemple :
  • Trello le remêde : dans une association d'éducation populaire, chacun·e a vue sur l'ensemble du tableur, chacun·e va voir ce qu'il reste à faire le matin, s'attribue lui·elle même une tâche pour la journée, signale aux autres lorsque c'est fait et leur communique où retrouver toutes les informations. Personne n'imagine fonctionner autrement tellement c'est idéal !
  • Trello le poison : un·e nouveau·elle manager débarque dans l'entrepôt logistique. Afin de mieux asseoir son autorité et de contrôler chaque minute de temps des salarié·e·s il·elle utilise Trello. Le matin les salarié·e·s doivent s'y connecter pour consulter les tâches qui leurs sont assignées. Seul·e le·la manager peut agir sur l'outil, les salarié·e·s ne pouvant que regarder les tâches qui leurs sont attribuées. Tout le monde peut voir ce que les autres font ce qui est générateur de jalousie, de conflit et de sentiment de surveillance permanent.
  • Trello le bouc émissaire : dans une grande entreprise coopérative, Trello est utilisé pour se répartir les tâches sauf que tout le monde ne prend pas le temps d'y aller. Michel n'a pas réussir à s'inscrire puisque les mails vont dans les spams. Yves trouve que le fond d'écran vert c'est pas super génial niveau karma spectral. Au final rien ne va plus mais c'est la faute de l'outil. Pas de l'incapacité du collectif à accompagner Michel sur sa boite mail. Pas de l'incapacité du collectif à valider les besoins de chacun et à faire des concessions sur le fond d'écran. Pas de l'incapacité du collectif à poursuivre l'usage de son tableau blanc mis à jour à chaque pause café, parce que franchement c'est pas assez chouettos quand on fait dans l'innovation sociale coopérative et disruptive.


Faire le deuil de l'outil qui collabore

L'outil ne collabore pas, c'est un groupe humain qui décide de collaborer, qui apprend à le faire et qui finalement choisit ses outils. Seulement alors, les outils deviennent collaboratifs, mais ne le sont jamais par essence.

Cela pourrait paraître décevant, mais c'est finalement rassurant car l'outil que nous souhaitons pour collaborer sereinement est convivial : c'est l'outil qui nous permet de travailler au gré de nos envies, dont nous voulons, pas celui qui travaille à notre place sans nous consulter et encore moins celui qui nous travaille. Pour aller plus loin sur la notion de convivialité (au sens d'Illitch), consultez la fiche dédiée.

Co-élaborer le cadre d'usage des outils

Formuler les usages

L'outil collaboratif est donc à construire, et il est le fruit d'un choix négocié entre les différents univers culturels de ses utilisateurs·rices. Utilisateurs·rices, financeurs·rices, webmasters et autres parties prenantes vont devoir se mettre d'accord et faire chacun des compromis entre la situation idéale et celle que chacun·e est à même d'accepter.

Pour que l'outil s'approche au mieux des besoins réels, il est conseillé d'en décrire le plus précisément possible les usages attendus. Cela permet de formaliser précisément la nature du besoin sans se laisser influencer par des possibilité techniques déjà connues, des vieux codeurs qui rechignent à changer leurs habitudes ou des peurs irrationnelles d'utilisateurs qui pourraient peut-être être formés. Pour faciliter la définition des usages liés outils, trois choses peuvent aider :
  • Se mettre en tête qu'il existe une solution technique pour quasiment tout usage. la technique est en effet souvent un faux problème.
  • Formuler son usage à l'aide de la phrase "En tant que... je souhaite que... afin que..."
  • Définir les contextes de ces usages à l'aide d'un tableau à quatre entréess : Synchrone / Asynchrone et Présentiel / Distanciel. un tableau blanc peut parfois suffire alors même qu'on n'y aurait pas pensé !

image ccbysa_cyrillegiquello_espacetemps.png (59.6kB)

Choisir l'outil correspondant à ses usages

Une fois les usages attendus formalisés, l'outil peut enfin être choisi. Vous en trouverez un certain nombre parmi ces fiches, que vous pouvez trier par usages.
Vous devriez alors pouvoir effectuer des choix éclairés en la matière pour placer l'outil au service de vos usages.


Définir des règles d'usage

Il s'agit ici de traduire les usages formulés pour l'outil en des termes concrets qui correspondent à ses conditions d'usage optimales dans le contexte. On peut ici préciser un certain nombre d'éléments :
  • Les rôles associés à l'outil : qui l'administre ? qui l'utilise ? qui y a accès ?
  • Les éléments liés à la confidentialité : comment sont utilisées les données ? Qui peut consulter les informations qui y transitent ?
  • Comment l'utiliser efficacement : à quel moment notifier par mail ? Combien de message ai-je droit d'y poster ? À quelle fréquence dois-je m'y connecter ?

Ces règles d'usage sont indispensables car c'est à travers elles que l'outil, s'il est convivial, s'adaptera réellement aux usages formulés par le collectif. Sans ces règles d'usage, impossible de paramétrer de manière adaptée l'utilisation de l'outil.

image liste.jpg (0.3MB)

Ritualiser la remise en question du cadre d'usage

Le cadre d'usage fixé un moment donné va nécessairement devenir obsolète avec le temps aussi, et afin de ne pas laisser nos fonctionnements être immobilisés par les usages du passé, il faut ritualiser des temps de remise en cause de ces règles. Il s'agira dés lors d'un processus itératif qui s'améliorera et s'adaptera en continu en s'appuyant sur chaque nouvelle expérience positive ou négative.

Pour réinterroger, certains moments peuvent être particulièrement adaptés : les assemblées générales, les premières réunions de conseils d'administrations, les réunions d'équipes, la rentrée scolaire, etc. Lors de ces moments il convient de ré-itérer le processus d'outillage dés la phase d'expression des usages, ce qui peut potentiellement nous amener à changer d'outil. Il ne faut en effet pas hésiter à faire un bilan des vécus des uns et des autres vis à vis des outils expérimentés ou de besoin non remplis par les outils en place.

Rendre visible le cadre d'usage

Une fois défini, le cadre d'usage ne sera utile que s'il est communiqué, lisible et facilement accessible. Cela peut se faire en l'affichant dans l'espace commun, en l'intégrant à la page d'accueil ou à travers la mise en place d'une gare centrale (voir la fiche dédiée).

On peut alors espérer...

Si l'on prend le soin de rendre conviviaux les outils que l'on utilise, notamment lorsqu'ils sont numériques, nous pouvons espérer sans trop nous tromper qu'ils nous permettent :
  • De rester en lien même à distance
  • De produire localement des connaissances rendues disponibles mondialement
  • De nous organiser collectivement à un très grand nombre
  • De générer des métissages à même de relever de manière non violente les défis qui se posent à l'humanité
  • De bien vivre, dés maintenant

Mais n'oublions pas...

Nous finirons sur les outils comme nous avons commencé : l'outil collaboratif n'existe pas, c'est un groupe humain qui décide de collaborer. Si nous souhaitons mieux agir collectivement, c'est donc nos capacités individuelles et collectives à le faire qu'il faut développer.


Contenu en CC-BY-SA, auteurs : Outils réseau, laurent Marseault, Romain Lalande (Source de cette mise en mots : carte mentale de Laurent Marseault)


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Coopération/collaboration, quelles différences ?



Des termes non stabilisés

Les poids de l'histoire
Collabo de la 2e guerre mondiale
Coopération France-Afrique

Conception morale ou efficacité pragmatique ?
ex. coopération et l'altruisme de Mathieu Ricard
ex. le management collaboratif

Selon l'étymologie
  • Coopérer : 15eme siècle du latin cooperari, de cum, « avec », et operari, « opérer ». Opus : l’oeuvre
  • Collaborer : 19eme siècle du latin. collaborare, de co « avec » et laborare « travailler ». Labor : le travail souffrance

Selon les sciences de l’éducation
Une différence de partage du travail
  • Coopération : groupe divisé en équipes qui réalisent chacune une partie des tâches. Analogie : orchestre de musique classique
  • Collaboration : chacun individuellement cherche à atteindre par lui·elle-même le but consensuel. Analogie : un orchestre de jazz

Livre en référence : "Apprentissage collaboratif à distance" 2001 par France Henri , Karin Lundgren-Cayrol

Selon Eloi Laurent, économiste
  • Coopération : processus de partage et d’élaboration de connaissances communes
  • Collaboration : association dictée par l’utilité, qui vise l’efficacité

Livre en référence :
"L’impasse collaborative" 2018
Conférence en ligne (voir à 14'30")

Essayer d'être pragmatique

… en évoluant depuis un cadre où le travail est pensé/distribué “a priori” …

image Module3Differencescooperationcollaboration_CooperationOuCollaborationQuellesDifferen2_schemacooperation.png (36.4kB)

… vers un contexte plus ouvert, transversal, agile...
image Module3Differencescooperationcollaboration_CooperationOuCollaborationQuellesDifferen2_schemacollaboration2.png (78.8kB)


En bref

Le facilitateur ou la facilitatrice de projet doit avoir en tête :
  • que tout le monde n’a pas la même représentation de ce qui est coopératif/collaboratif
  • qu’il est nécessaire de co-construire la façon de travailler ensemble…
  • ... en prenant soin des personnes et du groupe


image CC_by_SA.jpg (11.9kB)
Auteur Collectif animacoop


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  • Cette fiche est un brouillon/ En cours d'élaboration

Les pistes de réflexion du collectif Animacoopien - Coopération/Collaboration: quelles différences ?


Champs disciplinaires concernés

Louise Brabant (2005, p.145-149) présente l'origine du mot "coopération" et sa signification selon différents champs disciplinaires. De même, dans sa thèse Elzbieta Sanojca explore la coopération selon les champs disciplinaires et apporte des éléments complémentaires.

On retrouve le concept de "Coopération" dans :
  • psychosociologie - Définition : "la coopération est une dynamique d'action où l'addition des forces compensant les erreurs de réalisation contribue à accroître l'efficacité du groupe. Ce gain d'efficacité apparaît seulement dans l'interaction ininterrompue de laquelle sont exclus le conformisme, la négation, l'abstention et l'indifférence. Mais où est inclus que chacun accepte et contrôle la contribution de chacun des participants de l'action. De fait, l'efficacité de la coopération repose sur le traitement adéquat des obstacles à la communication tels les préjugés, la crainte du supérieur, la distance sociale et la feible densité des contacts. D'autre part, certains facteurs contribuent à accroître l'efficacité de la coopération, tels les buts communs, la grande densité des contacts, la sympathie, le faible écart hiérarchique, etc. Mais, que les mesures pour favoriser la coopération soient informelles ou formelles, la coopération recherchée consiste toujours à instituer des relations de communication entre tous les membres du groupe afin d'établir !'organisation, les buts, les moyens et les modalités de cette activité. Cependant le régime de travail de la coopération exige contrairement au proverbe anglais que "le temps ne soit pas de l'argent" (François Richaudeau, Les dictionnaires du savoir moderne : théories et pratiques de l'action , Éditions CEPL, Paris, 1974, p. 46, cité par BRABANT, 2005, p.148)
  • philosophie - Définition : "la coopération est le résultat d'un processus social dans lequel les individus sont chacun psychologiquement déterminés. La mise en forme de la coopération sociale est un construit caractérisé par la rencontre des intersubjectivités par laquelle tous délibèrent de la meilleure finalité sociale à produire. Cette détermination par la pratique de la discussion place au-dessus de la coopération instinctive, spontanée ou imitative pour se donner de la compagnie ou de l'importance, la coopération de !'intelligence réflexive pour se donner une société (Peter Smith, Dictionary ofphilosophy and psychology, Éditions Gloucester, Mass, 1960, p. 234, cité par BRABANT, 2005, p.149)"
  • Sociologie - Définition : Elle pose la coopération "au niveau social comme une entente entre les citoyens en vue d'un but commun : une société démocratique. Cette entente par et dans la coopération est un indice de la solidarité. Elle renvoie, avec Durkheim, à une structure forte de solidarité en opposition à une structure faible de concurrence et d'individualisme" (Dictionnaire de la sociologie, adaptation française par Armand Cuvillier, Paris, 1970, p. 268, cité par BRABANT, 2005, p.146)
  • économie - Définition : "L'économie associe la coopération à un système associatif anti capitaliste par lequel est affirmé la prééminence du service social sur le profit individuel" (Citation de Pirou et Byé, traité d'économie politique dans le Dictionnaire de la langue Française, p. 910, cité par BRABANT, 2005, p.146)
  • économie politique - Définition : La coopération est "une méthode d'action par laquelle des personnes, ayant des intérêts communs, s'associent en vue d'un profit au prorata de leur activité. Cette conception reprise et diffusée par le réformateur et économiste R.Owen (1771-1858) façonna les bases des coopératives de travail ainsi que l'idée de coopération économique" (Trésor de la langue Française, p. 142, cité par BRABANT, 2005, p.146)
  • théologie - Définition : la coopération est "un effort personnel pour porter le bien : le plus parfait exercice de la volonté qui, parce que librement choisi, participe à la grâce d'aimer" (Trésor de la langue française, dictionnaire de la langue du XIX e. siècle et XX e. siècle, Éditions Centre national de la recherche scientifique, sous la direction de Paul hnbs, Tome 6, Paris 1978, cité par BRABANT, 2005, p.147)
  • psychologie - Définition : "L'effet de grâce est repris en psychologie comme une récompense psychologique partagée entre tous les membres de l'activité" (Dictionnaire général des sciences humaines, Georges Thines et Agnès Lempereur, Éditions CLACO, Tome I,Paris, 1984, p. 229, cité par BRABANT, 2005, p. 147). "Outre cet effet sur l'affect, la coopération en tant que capacité d'échanger avec autrui agit sur le développement de la logique de l'individu étant donné que l'équilibre de ses opérations cognitives lui est subordonné" (Jean Piaget, Psychologie de l'intelligence , 1947, p. 197, cité par BRABANT, 2005, p.148)

Ces définitions disciplinaires renvoient à différents paradigmes mais ont un noyau de sens : "l'entente pour faire ensemble quelque chose d'intérêt commun" (BRABANT, 2005, p.149)

Définitions des concepts


Définitions de la coopération

Dictionnaire de l'Académie Française (site internet) - XVe siècle - Coopérer, mot emprunté du latin chrétien cooperari, « faire quelque chose conjointement avec quelqu’un ». Opérer conjointement avec quelqu’un ; concourir à une œuvre ou à une action commune.
Site cnrtl - "Action de participer (avec une ou plusieurs personnes) à une œuvre ou à une action commune".
Larousse - "Action de coopérer, de participer à une œuvre commune".
"Coopérer, c'est apprendre à connaitre ensemble, la coopération transforme en pédagogues les uns pour les autres" (Eloi Laurent, Faire de la coopération une source de développement)

"Coopération : agir ensemble, de manière coordonnée au travail, dans les loisirs ou dans les relations sociales, dans la pousuite de buts partagés, du plaisir de l'activité commune ou tout simplement dans la relation" (Argyle, 1991, p.119, traduction libre, cité par Elzieta Sanojca, 2018, p.40)

Contraires : abstention, concurrence, opposition, rivalité

Coopération au travail (article revue RH) : Comportement par lequel les individus conduisent leurs relations et leurs échanges d'une manière non-conflictuelle ou non concurrentielle, en cherchant les modalités appropriées pour analyser ensemble et de façon partagée les situations et collaborer dans le même esprit pour parvenir à des fins communes ou acceptables par tous.


Définitions de la collaboration

Dictionnaire de l'Académie Française (site internet) - XIXe siècle - Emprunté du bas latin collaborare, « travailler avec quelqu’un », « travailler en commun pour gagner des bénéfices (en parlant d’époux) ».
Site cnrtl - "Participation à l'élaboration d'une œuvre commune".
Larousse - "Action de collaborer, de participer à une œuvre avec d'autres. "
La collaboration correspond à "Ce cadre dynamique dans lequel des activités conjointes sont effectuées, à l'intérieur d'échanges interactifs réunissant au moins deux collègues, qui communiquent pour atteindre des buts communs, dans un contexte d'interdépendance et de parités" (Dionne, 2003, p.54).

Collaboration au travail (article Revue RH) : L'acte de travailler ensemble pour atteindre un objectif. Dans son sens commun, la collaboration est un processus par lequel deux ou plusieurs personnes ou organisations s'associent pour réaliser un travail en poursuivant des objectifs communs.

Distinction entre les concepts apparentés au concept de collaboration

(d'après L. Dionne, inspiré de Sparks et Loucks-Horsley, 1989), p.55
Concept But commun Parité interdépendance Elément cible
Collaboration oui oui oui processus
Coopération variable oui variable résultat
Partenariat oui variable oui processus / résultat
Collégialité variable oui variable processus


Selon Louise Brabant (2005, p.149), les définitions de la coopération ont un noyau de sens "l'entente pour faire ensemble quelque chose d'intérêt commun". L'entente est déduite de la mise en acte et c'est ce qui différencie les définitions : "Certaines la déduisent du processus alors que d ’autres la déduisent du résultat de sa mise en acte."

Composantes de la coopération

Selon Brabant (2005, p.149-150), les composantes de la coopération sont : "une finalité, un résultat et un processus, ainsi que leur agencement au regard du noyau de sens"

image CoopeCollab_schma.png (0.1MB)
(présenté par Brabant, 2005, p.151)

Deux notions associées à la collaboration : l'interaction et l'interdépendance

image Concept_deCollabo.png (0.1MB)
(Dionne, 2003, p.58, inspiré de Friend et Cook (1996) et de Little (1990a))

Habiletés de communication (dont la rétroaction, l'écoute active et le questionnement) sont intimement liées aux capacités relationnelles de bienveillance, d'ouverture, d'empathie et à la capacité de résoudre collectivement des problèmes.

Facteurs favorables à la collaboration (champs éducation)

image facteurs_favorables_de_collabo_schema.jpg (37.8kB)
Facteurs influençant la collaboration entre les enseignants
(adaptation à partir des modèles de Van Sell & al. (1981) et de Chrispeels & al. (1999)
Extrait de Lessard & al. (2009)

Le cadre organisationnel comprend 2 éléments : les rapports sociaux (entre les profils de personnes) et l'organisation du travail (autonomie, fonctionnement).
Les préoccupations pédagogiques renvoient aux soucis du pédagogue de transmettre des connaissances, savoirs qui soient utiles aux apprenants.
Le sentiment d'utilité est le ressenti des pédagogues lorsqu'ils se sentent soutenus et encouragés dans leur difficulté (obtention de pistes par les collègues, de façons de faire et d'outils pour surmonter les obstacles) : il “stimule la résolution des problèmes et augmente l’espoir de réussite dans l’enseignement“ (Lessard et al, 2009, p.62).

Comparaison entre travail coopératif et travail collaboratif (champs économie, organisation du travail)

Extrait de la Revue RH, vol.21, n°1, janv-mars 2018
image tableau_synthse_CollabCoop.png (0.5MB)

Comparaison entre apprentissage coopératif et apprentissage collaboratif

(Henri et Lundgren-Cayrol, 2003, cité dans le guide "Enseigner (et apprendre) en téléprésence", sous la direction de Matthieu Petit et Annette Gourvil, Presses Universitaires de Louvain, 2021) : guide téléchargeable ici
Buts : apprendre un contenu, à travailler en groupe et à devenir autonome
Repose sur une interdépendance positive entre les personnes apprenantes
Apprentissage coopératif Apprentissage collaboratif
Démarche structurée et encadrante, permettant un certain contrôle sur les apprentissages. Pour un groupe avec peu de maturité cognitive Démarche plus souple et libre, reposant sur moins de contrôle et plus d'autonomie. Pour un groupe maîtrisant un répertoire de stratégies
Tâche morcelée en vue d'être distribuée entre différents membres, chacun aynt une responsabilité spécifique. Un ensemble de sous-tâches réalisée en équipe Tâche non morcelée afin que chaque membre réalise l'ensemble de la tâche par lui-même grâce au soutien et à l'inspiration du groupe. La même tâche pour tous et réalisée par tous
Le groupe comme entité cherche à atteindre le but grâce à l'apport spécifique de chacun Chaque membre cherche à atteindre le but qui fait consensus au sein du groupe


L'organisation de la coopération dans des grands groupes (approche sociologique)

L'organisation de la coopération implique :
  • l'adhésion entière à des objectifs communs clairement définis
  • et l'attitude de coopération. Cette disposition affective et morale à coopérer avec autrui implique :
    • un sentiment d'appartenance
    • une connaissance et une approbation des objectifs
    • un désir de participation
    • une confiance envers les autres coopérateurs
    • un sentiment de co-responsabilité dans les décisions et
    • un esprit de solidarité quant aux conséquences qui découleront des décisions
(Lexique des sciences sociales, Arlette et Roger Mucchielli, Éditions Sociales Françaises : entreprise moderne, Paris, 1969, p.48, cité par BRABANT, 2005, p.147)

Ressources citées

La thèse de Liliane Dionne "La collaboration entre collègues comme mode de développement des compétences chez les enseignants : une étude de cas" :
https://archipel.uqam.ca/3725/1/D1045.pdf

La thèse de Louise Brabant "Ethique de gestion de la coopération organisationnelle", https://corpus.ulaval.ca/jspui/bitstream/20.500.11794/43461/1/22455.pdf
Article de Lessard et al. (2009) : "DE QUELQUES FACTEURS FACILITANT L'INTENSIFICATION DE LA
COLLABORATION AU TRAVAIL PARMI LES ENSEIGNANTS : LE CAS DES ENSEIGNANTS CANADIENS"
https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=ES_023_0059&download=1

Article de la Revue RH, vol.21, n°1, janv-mars 2018, "Travailler ensemble : coopérer, ce n'est pas collaborer" : https://ordrecrha.org/ressources/revue-rh/volume-21-no-1/travailler-ensemble-cooperer-ce-nest-pas-collaborer
Guide "Enseigner (et apprendre) en téléprésence", sous la direction de Matthieu Petit et Annette Gourvil, Presses Universitaires de Louvain, 2021) : téléchargeable ici

Autres sources à explorer


Article de Lilian Ricaud : https://cooperer-en-stigmergie.net/le-livre/0_cooperation_petits_groupes/
Faire le lien avec la notion d'accessibilité effective et les communs de capabilité développée dans sa thèse par Geneviève Fontaine ? https://tetrisrecherche.wordpress.com
Instercoop : https://instercoop.fr/wp-content/uploads/2021/11/Livret-Methode-Web.pdf
Distingo entre la construction pragmatique de l'action collective en termes de méthodes (plutôt ce dont on parle dans Animacoop me semble-t-il) et la réflexion sur les luttes, alliances, coalitions, la prise en compte de la diversité, très bien amenée dans le livre d'Yves Citton "Faire avec - Conflits, coalitions, contagions" et également "Nous ne sommes pas seuls" déjà cité, qui reprennent également les notions de "diplomaties d'interdépendances" de Baptiste Morizot

Du dictateur bienveillant au fondateur-fossoyeur

En une phrase Après moi, PAS le déluge !
Thématique concernée
  • Posture de l'animateur-ice
Description S'il est normal que l'animateur assume un côté "dictateur bienveillant" lorsque le groupe/projet est au stade "enfant (voir la fiche "maturité des groupes"), cette posture doit s'atténuer au fil du temps sous peine de se transformer en "fondateur-fossoyeur" : c'est à dire la personne, souvent charismatique et visionnaire, qui a rendu le groupe/projet tellement dépendante d'elle que tout s'écroule le jour où cette personne part.

Vous pouvez :
  • Travailler sur l'implication et le renouvellement des membres du groupe.
  • Déléguer progressivement tâches et responsabilités et accompagner ces délégations.
  • Transférer les compétences et interactions essentielles au projet.

Vous ne devriez pas :
  • Maintenir les membres du groupe et le projet dépendants de vous, de votre charisme et de votre vision, dans la durée.
  • Ne pas accepter de passer le relai.
  • Refuser que le projet vive sa vie au-delà de soi.
  • En bref, devenir « fondateur-fossoyeur » !
Publié O/N (dans le bocal à bonbon) Non
Doublon G
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Les Niveaux d’Intention

Le texte de cette page est sous licence CC-By-SA Claire Rosart


Lorsque nous collaborons, différents niveaux d’intention cohabitent :
De l’individu au projet, plusieurs niveaux de ces architectures fines concourent à la réalisation. Évoluer dans une clarté d’intentions, les identifier, les nommer c’est s’offrir une compréhension pleine du tableau de coopération qui se joue, tout en induisant des relations / interactions plus conscientes, plus assumées et apaisées . Se dessine alors une possibilité de coopération dans un champ motivationnel intact, épanouissant, en plus d’être synergique.

Ainsi, lorsque nous collaborons, 3 niveaux d’Intention se dessinent systématiquement :

- l’Intention Personnelle, qui est propre à l’individu, et basée sur des motivations intrinsèques,
- l’Intention Sociale, à la jonction de l’individu et du collectif, qui représente la qualité attendue des interactions, basée sur des motivations extrinsèques,
- l’Intention de Projet, qui est propre au collectif, et basée sur des objectifs de réalisation commune.

Notion complexe, mais puissante dès lors qu’elle est affinée, nous nous attacherons ici à regarder par le menu détail :
Voici un tableau récapitulatif, toujours extrait du site https://individuation.team .
Tableau des intentions par Claire Rosart


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La communication inter-personnelle au service du collectif ?


La phrase de Socrate “Connais-toi toi-même” n’est pas exactement de lui, c’est une devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes que Socrate reprend à son compte. Cette injonction indique que l’exigence de l’homme/la femme doit se porter sur sa nature. C’est en se connaissant, en cherchant en lui-même/elle-même que l’homme/la femme peut trouver la sagesse...

Ok, non, on ne va pas faire une thèse de philo sur cette page, revenez ! Mais nous allons tenter une approche globale de la communication dans un groupe, en partant de l'individu. Car animer un groupe en mode coopératif peut parfois être entendu comme nier les particularités de chacun·e, nous pourrons voir que replacer l'individu au centre peut contribuer à atteindre un objectif commun.

Travail collectif et place des individus

La constitution d'un groupe commence par l'intégration et la compréhension des individus qui le compose. Même dans un groupe déjà formé, passer un peu de temps à se connaître mieux n'est jamais du temps perdu. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle dans cette formation nous vous proposons plusieurs techniques d'interconnaissance à distance avant le premier regroupement (trombinoscope, interviews croisées, partage de vos expérimentations).

Porter attention aux états physiques / intellectuels / mentaux des membres du groupe


Nous sommes des êtres complexes faits d'un joyeux mélange d'histoire(s), de culture(s), d'expérience(s), d'émotion(s). Et nous ne pouvons pas complètement ignorer ce qui s'est passé la veille ou 2 minutes avant l'entrée en réunion pour se concentrer totalement sur l'instant présent, ni ne pouvons ignorer les plus ou moins bonnes expériences vécues sur les sujets traités et arriver l'esprit ouvert à toutes propositions.
Pour permettre aux membres d'un groupe de "poser ses valises" à l'entrée de la salle, rien de mieux que de commencer par une session de partage de l'état dans lequel on arrive, émotionnel et/ou pratico-pratique... Sans pour autant être un déballage collectif des états d'humeur (ce n'est pas non plus un cabinet de psy) !
Quelques outils simples comme une "météo du jour" ou encore un tirage de cartes type photolangage peut permettre de parler de son état de façon imagée ( "orageux avec éclaircies à l'horizon" ou encore "je vois un chemin qui ne mène nulle part",...) en gardant une certaine distance mais en communiquant au reste du groupe son "état du jour" qui peut permettre d'expliquer certaines réactions plus tard et désamorcer d'éventuels tensions liées à des incompréhensions.
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Partager ses besoins pour évacuer les obstacles

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Autant qu'elle peut avoir ses limites, la pyramide des besoins ou Pyramide de Maslow peut être un support des attentions portées aux individus du groupe, notamment les 2 premiers :

1. D'abord s'assurer que les besoins primaires des personnes sont satisfaits ou tout du moins entendus et négociés. Si vous êtes dans une salle, fait-il assez chaud/froid ? les modalités du repas sont-elles claires ? les heures de début/fin affichées ? mais où sont les WC ? Si on est à distance, est-ce que les conditions techniques sont optimales pour faciliter l'écoute ? etc. etc. Rien de pire que de devoir se questionner tout du long d'une intervention si on mange bientôt (surtout si notre ventre gargouille déjà :))

2. Ensuite travailler sur les besoins en termes de sécurité. Dans le cadre d'un travail de groupe, il s'agira plutôt de poser un cadre clair d'échanges. Voici un exemple de cadre de sécurité utilisé par l'Université du Nous, l'affichant et le rappelant dans chacune de ses réunions.

Ces besoins (comme les suivants) sont à prendre en compte dès le début d'un projet ou d'une réunion pour lever les obstacles, mêmes les plus insignifiants ou basiques, qui peuvent polluer le faire ensemble et la cohésion du groupe. Un acte simple est de poser des accords de groupe que l'on peut même distinguer en trois catégories : les besoins individuels, les besoins vis à vis du groupe et les besoins concernant les objectifs du temps/projet collectif. Ces accords sont à consigner soigneusement et à ressortir régulièrement, soit pour les compléter, soit pour les modifier. Travaillés et affichés autant que de besoin, ils peuvent revêtir une force et un point d'ancrage représentant le collectif.

Le cadre de sécurité par L'Universite du Nous.


La communication non violente ou communication bienveillante

Pour ceux·celles que ça intéresse, je vous conseille de vous orienter vers les formations existantes, nous n'allons pas revenir sur l'ensemble des contenus de cette typologie de communication, extrêmement riche, mais vous partager quelques éléments clés qui nous semblent apporter une plus-value dans la constitution d'un collectif. Ils peuvent d'ailleurs aider aux 3 derniers besoins suivants de la pyramide de Maslow : appartenance, estime et accomplissement de soi.

Clarifier les/ses propos

L'incompréhension et la sur-interprétation sont les déclencheurs principaux des tensions dans un groupe. Pour y remédier, on peut notamment :
  • tenter de clarifier des propos qui semblent incompréhensibles en les reformulant. Commencer sa phrase sans jugement mais par "Si j'ai bien compris, tu as dit que..." permet de ne pas poser une interprétation hâtive et ouvre la discussion avec l'émetteur des propos tenus qui peut réajuster son intervention, apporter des éléments de contexte ou d'explications.
  • changer sa façon de parler. Par exemple, il arrive souvent qu'on prenne la parole à la suite d'une intervention en commençant par "Oui, mais..." sans pour autant que cela vienne contredire ce que vient de dire la personne précédente mais ajouter une information, un autre point de vue. Or, quand un "mais" est placé en réponse on ressent directement la contradiction, donc l'opposition, donc le rejet de ce qui vient d'être dit. Tentez quand vous sentez le "Oui, mais..." sortir de le remplacer par "Oui, et..." : ça change tout !
  • être CLAIR·E·S sur ses intentions, sur ce que vous avez envie ou non de faire, si vous êtes en accord ou non avec les propos. Poser son avis et ses besoins (cf. précédemment) au sein du groupe n'est pas une marque d'autorité si cela est fait avec respect vis à vis des autres (et vis à vis de soi même). Cela permet au contraire d'évoluer dans un environnement sain sans arrières pensées ou reliquats de frustrations.

Apporter une critique constructive


L'un des outils privilégiés de la CNV (communication non violente) a été traduit en schéma par l'Université du Nous. Cela permet de structurer son intervention, notamment en cas de conflit ou de crispation sur des propos ou des faits (et c'est recommandé de l'utiliser AUSSI pour les propos ou faits appréciés !), en 4 étapes :
  • 1. Partir de faits ("Quand tu as fait / dit ça...") plutôt que de généralités ("Tu es tout le temps en retard / critique, etc.)
  • 2. Exprimer ce que cela provoque chez soi ("Je me suis senti.e...") en termes d'émotion personnelle ("agacé·e", "triste", etc.)
  • 3. Réfléchir aux besoins que cela provoque pour soi ("besoin de plus d'écoute", "besoin d'être respecté·e", etc.)
  • 4. Transformer le besoin en demande précise, réaliste et réalisable ("je te propose de me prévenir si tu arrives en retard", "je te propose de trouver un espace/temps pour évaluer mon travail", etc.)

Cela reste un outil, à utiliser avec modération et sincérité pour ne pas se retrouver dans ce genre de situation !

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Autrice de cet article : Sandrine Percheval, contenu sous licence Creative Commons By-Sa

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Moi d'abord !

En une phrase L'individu est évidémment la clé de réussite (ou d'échec) d'un groupe
Type de fiche
  • Concepts
Thématique concernée
  • Dynamiques des groupes
Regroupement
  • Notion du Module 3
Description Les travaux d'Elzbieta Sanojca posent l'hypothèse qu'une trentaine de compétences peuvent être mobilisées dans un processus collaboratif, notamment 3 compétences pivots
  • avoir l'esprit collaboratif
  • Co-concevoir la structure de son projet
  • Avoir un souci du commun
Ainsi que 8 compétences-charnières, dont
  • avoir de l'humilité et un égo mesuré
  • partager et rendre visibles les informations

Vous pouvez retrouver le détails dans le contenu dédié du Module 1.
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Type de membres et ratio d'implication

En une phrase Votre projet comporte des proactifs, des réactifs, des observateurs et des inactifs
Type de fiche
  • Concepts
Thématique concernée
  • Implication
Regroupement
  • Notion du Module 3
Description
  • Les "proactifs·ives" qui prennent des initiatives sont entre un et quelques pour cent.
  • Les "réactifs·ives" qui réagissent lorsqu'on les sollicite sont entre dix et quelques dizaines de pour cent.
  • Certain·e·s sont des "observateurs·rices", suivent les travaux du groupe, les utilisent pour eux·elles, même s'ils·elles ne participent pas.
  • D'autres sont inactifs·ives.
Vu de notre place d'animateur·rice, la difficulté est qu'on ne peut pas faire la différence entre les observateurs·rices et les inactifs·ives, puisque ni l'un·e ni l'autre ne donne signe de vie. Par contre, en facilitant son implication, on pourra permettre à un·e observateur·rice de basculer dans l'action et de devenir réactif·ive.

Ainsi, il y a toute une gradation dans les rôles plus ou moins actifs que peut prendre un·e participant·e, lui permettant de s'impliquer de plus en plus... ou de moins en moins.

image developpezgroupe2_ccbysa_esper_webREPI_ZOOM_1.jpg (0.2MB)


Contenu CC-By-SA, auteur Jean-Michel CORNU (source), modifications par Nicolas GEIGER.
Publié O/N (dans le bocal à bonbon) Non
Doublon A

Les 4 activités R.E.P.I

En une phrase Nourrir les proactifs·ives, les réactifs·ives, les observateurs·rices et mêmes les inactifs·ives !
Type de fiche
  • Concepts
Thématique concernée
  • Partage et circulation de l'information (à distance)
  • Partage et circulation de l'information (en présence)
Regroupement
  • Notion du Module 3
Description
  • R comme "Rencontres (synchrones) : elles concernent les plus actifs·ives
  • E comme "Échanges entre les rencontres" (asynchrones) : cette activité permet de ne pas oublier les moins actifs·ives (en particulier les « observateurs·rices » qui pour certain·e·s pourront un jour devenir actifs).
  • P comme "Partage", et plus précisément "Espace de partage" : ce n’est pas un simple flux qui passe dans le temps. Il permet de retrouver les éléments importants en fonction de la thématique plutôt que de celui du moment où ils ont été apportés. C’est un peu la mémoire du groupe.
  • I comme "Information". Elle concerne tout le monde (y compris ceux qui sont actuellement, en dehors de la communauté), mais comme c’est trop souvent la première (et parfois la seule) activité à laquelle on pense, je l’ai placée en dernier !

Selon Jean-Michel CORNU, il est essentiel de répartir le peu de temps dont vous disposez pour avoir même très imparfaitement ces quatre activités et votre groupe se développera de façon naturelle, sans rien oublier.


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Doublon C

La gare centrale : pour organiser et rendre visible l'information

En une phrase L'espace de partage d'information qui rend visible tous les éléments utiles aux membres d'un collectif pour y agir en collaboration.
Type de fiche
  • Concepts
Thématique concernée
  • La gestion de projets collaboratifs
  • Partage et circulation de l'information (à distance)
  • Partage et circulation de l'information (en présence)
Regroupement
  • Notion du Module 3
Description

Une gare centrale : des usages multiples


image 18452802600_86ed82fc5e_z.jpg (0.1MB)
Grand Central Terminal
Photo sous lience Creative Communs By - auteur pcavellat

La gare centrale est un espace de partage d'informations, physique ou virtuel, qui rend visible tous les éléments utiles aux membres d'un collectif pour y agir en collaboration.


Une gare centrale : des usages multiples

Présentation en vidéo



Présentation par écrit

En fonction de la manière dont elle est conçue, et selon la nature du collectif, la gare centrale peut être à la fois :
  • un outil de gestion de projet qui rend visible les actions menées par chacun ;
  • un moyen de favoriser l'implication de nouveaux membres car il permet de comprendre le fonctionnement et les modalités de contribution au projet commun ;
  • un gage de transparence de la gouvernance lorsque l'on y partage les règles et relevés de décisions ;
  • un aide mémoire qui joue un rôle d'aiguillage vers toutes les ressources utiles au quotidien ;
  • un tableau de bord qui spécifie la liste des outils utilisés par le collectif ainsi que leurs usages ;
  • un régulateur d'infobésité qui limite le flux d'informations nécessaire et capitalise un grand nombre de ressources au même endroit.

Que trouve t-on dans une gare centrale ?

Pour rendre concret l'intérêt d'une gare centrale, voici quelques exemples d'éléments que nous pouvons y trouver.

Pour favoriser une gouvernance collective

  • Les éléments de définition du collectif et dans lesquels s'inscrit l'action (valeurs, finalité, objet, raison d'être, projet associatif...).
  • Les règles de prise de décision afin de permettre à chacun de contribuer selon les modalités définies collectivement.
  • Les modalités de gouvernance et les rôles de chacun en rendant lisible les différents organes qui rythment la vie du collectif et leurs fonctions (groupes de travail, conseil dʼadministration, comité de pilotage, etc.).
  • L'agenda qui met en avant les prochains temps de rencontre et permet à chacun de savoir quand rencontrer le collectif (réunions formelles, événements...).
  • L'annuaire ou la cartographie des contributeurs afin de visualiser qui compose le collectif et de prendre contact avec chacun.


Pour conserver la mémoire

  • L'historique du collectif afin de pouvoir s'imprégner de sa culture et des grandes étapes de son développement afin d'ancrer le projet.
  • Les différents comptes-rendus, en guise de restitution des actions de chacun et en tant que mémoire vivante de l'action.
  • Les relevés de décisions qui évitent de se reposer plusieurs fois les même questions et de rendre effectifs les choix effectués.

Pour agir collectivement

  • La liste des différents outils utilisés par le collectif, leurs règles d'usage définies par le collectif. Il peut s'agir des outils numériques ou physiques (forums, listes de discussion, mur des projets, affichage de l'agenda, espace de stockage de documents, etc.) et ce peut-être complété par des liens vers des tutoriels.
  • Les modalités d'implication dans les actions qui permettent à chacun de savoir comment contribuer sur tout ou partie du projet porté par le collectif (référents, fréquence de réunion, prochaine rencontre, modalités de contribution, etc.).
  • La liste des actions menées en cours ou passées afin de rendre visible ce qui se fait et ce qui s'est fait par le passé de façon à agir en ayant une vision d'ensemble.
  • Les ressources partagées par le collectif (bases de données, fiches méthodologiques, rapports d'activités...).

Tout cet ensemble n'est pas nécessairement intégré DANS la gare centrale, mais on trouve au moins le lien vers ces informations, qui peuvent utiliser des outils externes.

La gare centrale est le guichet unique qui nous permettra de retrouver une ressource.

Avec quels outils créer une gare centrale ?


De nombreux outils numériques peuvent être utilisés pour contruire une gare centrale, en fonction de la complexité du collectif concerné, de sa taille, du nombre d'éléments à partager et des compétences disponibles. Pour en savoir plus
En voici quelques exemples classés du plus simple (mais limité en fonctionnalités) au plus complexe (mais plein de possibles).
  • Un simple affichage physique : avec des feutres et du scotch. Lorsque le groupe dispose d'un espace physique accessible régulièrement à tous les membres, un simple support physique peut largement suffire.
Illustrations :


  • Une simple page oueb : avec le html. Quand le nombre d'informations à transmettre est limité ou évolue peu, une simple page html est largement suffisante !

  • Les Pads : avec les papapad. Le PapaPad est le papa de tous les pads, il est bien utile pour ne pas perdre les liens vers ses pads de comptes-rendu, mais vite limité !
Illustration : capture d'écran 1 , capture d'écran 2
Créer un pad : https://framapad.org/ (le plus connu), https://entraide.chatons.org (le plus équitable)

  • Padlet / Digipad (libre): c'est un principe de "tableau blanc" sur lequel on va pouvoir coller un certain nombre d'éléments. Il deviendra peu lisible dès lors que l'on aura trop de choses à y mettre.
Illustration de gare sous padlet :
Créer un padlet : https://padlet.com/
Créer un digipad : https://digipad.app/

  • Wekan / Trello : ce sont des tableaux de bord conçus pour agencer un plus grand nombre d'éléments que Padlet, notamment car l'outil permet d'organiser plusieurs tableaux dédiés à une équipe.
Illustration de gare avec Trello (en mode tableau public) : :https://trello.com/b/BGkjHqR9/cartong-id%C3%A9es-projets-b%C3%A9n%C3%A9voles
Créer un tableau Trello : https://trello.com/

  • Agorakit : un outil qui permet de créer une sorte de minisite avec un certain nombre d'outils déjà intégrés (agendas, annuaire, cartographie des membres, etc.). Il s'agit d'un logiciel libre. Il rencontre une limite dès lors que nos besoins sortent du cadre déjà prévu.
Illustration de gare sous agorakit :
Créer un espace agorakit : https://agorakit.org/fr/

  • Yeswiki : c'est un logiciel de création de sites webs collaboratifs, facilement modifiables par chacun. Il demande une prise en main plus importante que les autres outils mais s'adapte à tous les besoins du ccolectif . YesWiki a été conçu pour rester simple, mais il a été aussi pensé pour que des fonctionnalités cachées, installées par défaut, puissent être activées au fur et à mesure de l'émergence des besoins du groupe.
Illustrations de gare centrale sous yeswiki : http://aiguillage.artefacts.coop/?PagePrincipale
https://ferme.yeswiki.net/PWA_GareCentrale/
Créer un wiki : https://colibris-wiki.org/?PagePrincipale


Sources:
image capturepadgarecentrale2.png (0.3MB)
Publié O/N (dans le bocal à bonbon) Non
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